La transition vers une économie verte repose en grande partie sur l’action des sociétés de capital-risque. On oublie souvent en effet qu’en tant qu’investisseurs précoces, elles façonnent les comportements des prochaines générations d’entreprises et, dans certains cas, redéfinissent même des industries entières.
D’où l’importance de bien mesurer les émissions financées des sociétés de capital-risque qui représentent la majeure partie de leur empreinte carbone globale. Ces données, indispensables à l’élaboration d’une stratégie climatique efficace, vont impacter chaque entreprise financée, quel que soit son secteur ou son stade de croissance.
Nous avons parlé à Élodie Broad, responsable de l’impact et de l’ESG chez Balderton Capital. La société de capital-risque, basée à Londres, est reconnue pour ses financements de start-ups technologiques européennes, à différents stades de croissance. Voici ce qu’elle conseille aux sociétés de capital-risque qui démarrent l’évaluation de leur empreinte carbone :
1. Reconnaître la nécessité de mesurer les émissions financées
En tant que gestionnaires d’actifs, les sociétés de capital-risque doivent comprendre leurs émissions financées et les harmoniser ensuite sur des investissements bas-carbone. La multiplication des exigences réglementaires (SFDR, TCFD, etc.), sur ces dix dernières années, ne leur laisse d’ailleurs pas trop le choix. Cependant, si les régulations existent pour atténuer les risques financiers, elles servent également à mettre en avant ces nouvelles entreprises vertes innovantes, prélude à une économie durable et résiliente.
“La précision dans la mesure et le reporting est cruciale non seulement pour notre stratégie, mais aussi pour répondre aux exigences réglementaires de nos investisseurs, qui doivent respecter des régulations climatiques clés. Une tendance qui ne cessera de grandir à mesure que le paysage réglementaire évolue” explique Elodie.
2. Engager efficacement les entreprises de votre portefeuille
Les sociétés de capital-risque ont tout intérêt à les encourager à calculer leurs émissions, à leur rythme, tout en leur apportant soutien et conseils. Collaborer sur un reporting peut aussi aider à construire la confiance entre partenaires. Les outils numériques jouent d’ailleurs un rôle crucial dans ce processus.
En général, le choix final de logiciel de gestion carbone et ESG démarre par un processus RFP efficace. Consultez notre guide pour écrire le vôtre.
Balderton utilise Sweep pour mesurer et gérer les émissions de son portefeuille. “Pour nous, il était clair que nous avions besoin d’une solution logicielle pour accomplir ces missions : travailler avec 115 entreprises actives de notre portefeuille, garantir une expérience fluide et éducative pour obtenir leur adhésion, et collecter et analyser de grandes quantités de données climatiques. Avec Sweep for Finance, nous savions que pourrions obtenir rapidement ces données carbone sur nos investissements, mais aussi analyser nos émissions financées et nos émissions carbone d’entreprise”, explique Élodie.
3. Modifier l’approche pour les startups en phase de démarrage
En phase de démarrage, les entreprises ont souvent du mal à définir leur première empreinte carbone. Pour les soutenir, les sociétés de capital-risque peuvent leur offrir des ressources éducatives, des webinaires et des conseils sur la collecte de données. Mais, elles peuvent aussi leur rappeler qu’en s’attaquant tout de suite à leur empreinte carbone, les startups gagneront des avantages concurrentiels en anticipant les demandes du marché. Balderton couvre largement ce sujet dans son Guide de démarrage pour l’ESG.
Élodie ajoute : “Nous avons assimilé beaucoup d’informations après la 1re évaluation d’empreinte carbone de notre portefeuille. Nous apprenons en agissant. Alors après bien sûr, nous savons qu’il nous reste encore du travail pour encourager ces entreprises à prendre plus de temps pour l’action climatique, même si elles ne se sentent pas toutes directement concernées.”
4. Faire preuve de souplesse sur le calendrier
Il faut savoir être flexible sur le planning de calculs des émissions carbone à travers la chaîne de valeur des investissements, car les entreprises ne sont pas toutes soumises aux mêmes échéances.
“Nous encourageons l’harmonisation des processus de collecte de données financières et extra-financières des entreprises, mais ce n’est pas toujours possible. Nous sommes toujours dépendants de notre chaîne de valeur des investissements, car nous sommes tributaires du calcul des émissions de nos partenaires pour rendre compte des nôtres.”, ajoute Elodie.
5. Célébrer les étapes franchies et partager les bonnes pratiques
Il faut savoir célébrer les étapes franchies pour favoriser une culture du progrès continue. En partageant leurs expériences, les sociétés de capital-risque contribuent à la diffusion des connaissances et à un changement de mentalité dans toute l’industrie. Surtout, elles vont motiver les entreprises du portefeuille et les parties prenantes à mettre la priorité sur leurs performances environnementales.
Elodie conclut : “Bien que notre vue d’ensemble des émissions financées ne soit pas encore complète, nous sommes résolus à avancer et à partager nos apprentissages tout au long de notre parcours”.
En résumé
Les sociétés de capital-risque jouent désormais un rôle crucial dans la promotion du développement durable. L’évaluation de l’empreinte carbone est devenue une pratique précieuse pour mesurer et gérer les émissions financées.
En choisissant les bons logiciels, en collaborant avec les entreprises du portefeuille, en s’adaptant au fonctionnement particulier des startups, en faisant preuve de souplesse sur le calendrier et en célébrant les progrès réalisés, les sociétés de capital-risque réussiront leur démarche de mesure carbone. Ensemble, elles peuvent contribuer à un avenir plus vert et harmoniser leurs investissements sur des objectifs bas-carbone.
