Gouvernance: la clé de l’action climat

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Dernière mise à jour
02 mai 2023

Vous découvrirez comment :

  • Partager la responsabilité des objectifs climat au regard de l'organisation de votre entreprise

  • Mobiliser une équipe pluridisciplinaire de leaders de l'action climat capables d'activer leurs leviers d'impact

  • Engager l'ensemble de votre écosystème de partenaires dans votre décarbonation

  • Aider vos fournisseurs à réduire leurs propres émissions et faire de votre relation un avantage pour votre stratégie climat

Introduction

Les entreprises n’atteindront pas leurs objectifs climat sans collaboration. 

Les enjeux de la mesure et de la réduction de l’empreinte carbone ne résident plus dans les Scopes 1 et 2. Sur ces deux périmètres d'émissions directes la donnée primaire d’activité est disponible, les facteurs d’émissions sont précis, et les actions à mettre en œuvre pour les réduire relativement simples à mettre en œuvre. 

En matière d'action climat des entreprises, le Scope 3 cristallise désormais l’ensemble des enjeux. Pour rappel, il correspond aux émissions indirectes qui se produisent dans la chaîne de valeur d'une entreprise, au-delà de ses propres limites opérationnelles.

Selon le CDP, les émissions de la chaîne de valeur sont plus de 11 fois supérieures aux émissions résultant des activités opérationnelles. Le défi est donc considérable au regard de sa taille mais également au regard de sa spécificité: la responsabilité des émissions du Scope 3 est partagée

Parce que nous sommes interdépendants en matière d'action climat, le dialogue est essentiel. 
La moindre évolution dans l'empreinte carbone d'une entreprise est clairement visible dans celle d'une autre. Cela signifie qu’une entreprise n'atteindra pas ses objectifs fondés sur des données scientifiques sans travailler avec les parties prenantes qui partagent son empreinte carbone. La collaboration entre les membres d'une même chaîne de valeur devient clée. 

Cette coopération revêt différents visages: Entre grands donneurs d’ordre et petites entreprises, au sein d’une même industrie ou entre différents secteurs d’activités, et même entre pays. 

Ce partage de la responsabilité s’observe également au sein même de l’entreprise où chaque membre de de la dream team du climat joue sa propre partition en lien avec son métier. Dans cette nouvelle organisation, certaines figures émergent, telles que le directeur des achats ou la direction des systèmes d'information, et sont une précieuse aide du responsable de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), véritable chef d’orchestre de l’action collective. 

Pour relever le défi d’une coopération efficace, la mise en place d’une gouvernance est nécessaire. Une nouvelle gouvernance de l’action climat d’entreprise qui doit permettre de fixer des règles, de faciliter la prise de décision, et la transmission des informations. L'objectif étant de rendre l'action climat de votre entreprise plus efficace et donc plus légitime.

La gouvernance interne: L’orchestration de l’action dans l’entreprise

L'époque où les experts en développement durable restaient étaient les uniques sachants de leur tour d'ivoire est révolue. Ces dernières années, les têtes bien formées dans les grandes maisons du conseil RSE ont migré vers les entreprises qui ont internalisé les compétences en comptabilité et stratégie carbone. 

Il s'agit là d'une évolution claire de la dépendance à l'égard des cabinets de conseil et d'un moyen efficace de rapprocher les enjeux climats des organes décisionnels et stratégiques de l’entreprise.

Les cabinets de conseil ne sont pas devenus obsolètes, loin de là, mais leur registre est différent. Sur la comptabilité carbone, ils interviennent en soutien et forment les équipes en vue de leur autonomisation. Sur l'aspect transformation des modèles d’affaires, le regard neutre et extérieur des consultants demeurent indispensables pour aider à fixer une feuille de route compatible avec la science. Ici, mener cette transformation est fondamentale pour un accompagnement en douceur.

Mais si l'expertise carbone a été internalisée, le défi de la coordination des actions reste entier. Et lorsque vous commencez à décrypter les catégories clés du Scope 3 que sont les achats, l’usage de produits, ou l’investissement, vous vous rendez compte que le responsable RSE est en réalité un chef d'orchestre. Un architecte de l’action, passeur du savoir, et des responsabilités. 

Les grandes multinationales ont pris des engagements en matière d'action climat et ont pour la plupart validé leurs objectifs scientifiques. L'un des principaux défis pour le leadership au niveau de l'entreprise est de répercuter cet objectif sur les marques et les filiales. Ces architectes doivent également être en mesure d'agréger les trajectoires et de suivre les progrès à tout moment, afin d'ajuster la feuille de route en temps réel. La difficulté réside dans le fait que les filiales ont des niveaux de maturité différents en matière de carbone. L'intégration des données financières n'est souvent pas homogène, ce qui rend difficile le calcul précis de l'empreinte carbone d'un produit parmi des milliers de références. Bref, la gouvernance climat au sein des grands groupes s'apparente à une gymnastique où la flexibilité et l'adaptation sont les clés pour atteindre des objectifs ambitieux.

Pour que la stratégie climatique soit comprise et mise en œuvre, il faut que les salariés se sentent partie prenante. Il est primordial d'impliquer les membres de l'équipe qui sont responsables des principales sources d'émissions de l'entreprise. Une fois bien formés, ces pièces maîtresses doivent avoir une visibilité sans faille de leur impact pour se sentir pleinement impliqués. Des plateformes telles que Sweep permettent cette visibilité. Nous utilisons une structure d’émissions en arborescence qui facilite l'attribution et le suivi des tâches, et permet de visualiser l’ensemble des progrès. 


La gouvernance climat d'une entreprise est l'ensemble des cadres et des processus permettant de mettre en œuvre une stratégie de décarbonisation et d'adaptation. Elle doit faciliter la coopération et l'orientation stratégique pour atteindre les objectifs fixés. 

Les rôles en matière de climat sont répartis, la planification, et la gestion des actions sont efficaces et la gouvernance peut être adaptée au fonctionnement de votre entreprise. 

La Climate-suite: La "dream team" de l’action climate

Lorsqu’on aborde la question du changement climatique au sein d'une entreprise, il n'est plus rare de s'adresser directement au responsable des technologies de l'information ou département des achats. C'est l'un des signes les plus évidents de la prise en compte stratégique de la décarbonation par les entreprises. 

Depuis sa création, la réalisation du bilan carbone nécessite la collecte de données d’activité. Ainsi, les détenteurs de l’information ont été les premiers à être sollicités pour mesurer les émissions et établir une photo plus ou moins nette de l’empreinte carbone d’une entreprise.  

Aujourd'hui, alors que les entreprises décident d'investir dans la décarbonation et que les cadres de reporting extra-financier évoluent, une "dream team de l’action climat" s'est constituée. Chaque membre de cette équipe pluridisciplinaire est le maître des émissions dans son propre domaine d'activité – et donc le plus à même de les réduire. 

Voici un aperçu de quelques-uns des rôles que vous trouverez dans la nouvelle C(Climate)-suite :

  • Le directeur général (CEO) : Redevable pour l’ensemble du groupe, le PDG doit être éduqué et formé aux enjeux climatiques. Leurs décisions doivent intégrer risques et opportunités et ils doivent pouvoir à n’importe quel moment connaître l’état de la trajectoire de décarbonation de l’entreprise. 

  • Le directeur des opérations (COO) : le Directeur des Opérations est le magicien, il transforme la vision en action. Il veille à ce que les opérations de l’entreprise soient alignées sur la trajectoire de décarbonation et que les bonnes pratiques soient mises en place. Il s’assure également que les employés soient bien formés aux enjeux climatiques.
  • Le responsable en chef du développement durable (CSO) : Le Responsable RSE reste le chef d’orchestre, le sachant, l’architecte de l’action. Il a des superpouvoirs, mais il doit déléguer et animer sa communauté. Son rôle est de diffuser le savoir et, plus important encore, le sens de l’action.

  • Chief Finance Officer (CFO) : Si le CO2 doit devenir aussi stratégique que les €, alors le Directeur Financier devient le maître du jeu. Comme il est rompu à l’exercice de reporting financier, il est tout indiqué pour l’extra financier. Également décisionnaire pour investir dans la décarbonation, la courbe MAC est son meilleur ami. 

  • Le directeur des systèmes d'information (CIO) : A l’ère de la Planification des Ressources de l'Entreprise (PRE), le Directeur Des Systèmes d'Information est le maître de la data. Il est au cœur de la matrice. Sa connaissance des processus et des technologies au sein de l'organisation informatique est une arme d’action massive. Grâce à lui, le pilotage de la trajectoire sera assuré.

  • Le Chief Procurement Officer (CPO) : Dans la besace du Directeur des Achats, 80% de l'empreinte carbone! Incontournable dans l’atteinte des objectifs, il doit être parfaitement équipé et capable de mobiliser toute sa chaîne d’approvisionnement. Car de lui dépend l’atteinte des objectifs. 

  • Le Chief Communication Officer (CCO) : Le Responsable de la Communication est le dernier rempart face aux accusations de greenwashing. Charge à lui de comprendre les enjeux pour limiter le risque réputationnel et créer un narratif différenciant. La clé: la transparence et une bonne dose d’humilité.

Sweep School : Le pouvoir de l'éducation

On ne peut pas mesurer ce que l'on ne comprend pas. Pour aider chaque employé à devenir un super-héros du climat, la connaissance est essentielle – qu'il s'agisse de comprendre les basiques de la science du climat, les coins et recoins de la méthode bilan carbone, ou la façon dont une action peut éviter des émissions. Les utilisateurs de notre plateforme ont accès à la Climate School, un programme complet qui les aide à comprendre et à prendre des mesures éclairées en faveur du climat.

S'il semble logique de s'appuyer sur une équipe pluridisciplinaire pour mener une action climat d’envergure, la gouvernance va encore plus loin lorsqu’elle s’applique en dehors des frontières de l'entreprise. Ici, la responsabilité des émissions est fondamentalement partagée. La collaboration s’avère cruciale et l'effet d'entraînement quasi instantané.

Gouvernance externe : Un écosystème de partenaires au service de vos objectifs climatiques

La promotion de l’action

La stabilité du climat est un bien commun dont nous dépendons tous. 

Une entreprise soucieuse du climat qui s'attaque à sa propre empreinte carbone a un impact positif sur les autres entreprises, notamment en augmentant sa résilience. En d'autres termes, limiter l'impact de votre entreprise sur le climat aujourd'hui signifie limiter l'impact que le climat est susceptible d'avoir sur votre entreprise, et sur d'autres entreprises, à l'avenir. 

En engageant l'ensemble de son écosystème de partenaires dans leur décarbonation, votre entreprise crée des conditions favorables à la réussite de ses propres objectifs de réduction. 

L'un des principaux défis est le nombre et la diversité des partenaires dans un tel écosystème. A noter que le mot "partenaires" est le bon mot à utiliser ici. Il suffit de considérer les catégories de votre bilan carbone pour se rendre compte de leur variété.

Par exemple, la catégorie “usage des produits vendus” invite les clients finaux à endosser la responsabilité de leur choix de consommation. Les investissements obligent leurs participations à s’aligner sur un monde à 2°C maximum de façon à maîtriser la température moyenne de leur portefeuille. Et même la politique de mobilité bas carbone d’un territoire ou la transformation du secteur automobile impacte la catégorie déplacement domicile-travail du Scope 3 d’une entreprise. 

Bref, les bilans carbone sont interconnectés et la coordination de l'action au-delà des frontières de l’entreprise est par conséquent essentielle.

Cependant, une catégorie de partenaire est particulièrement emblématique de l’effet d'entraînement qu’une entreprise peut avoir sur son écosystème: les fournisseurs.

Que recommande la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) en matière d'informations sur la gouvernance ?

La TCFD, qui est à l’origine des cadres émergents de reporting extra-financier, fait des recommandations au sujet du reporting et la gouvernance. Les entreprises sont invitées à déclarer la mesure, le suivi et la gestion des risques et opportunités liés au climat.

Ces recommandations ont pour but d'aider toutes les entreprises à rendre compte de la manière dont le climat pourrait avoir un impact sur la gouvernance de leur organisation et de la manière de l'inclure dans leurs processus de reporting existants.

Achats : Une réaction en chaîne

La chaîne de valeur porte bien son nom lorsqu'elle est considérée comme un élément clé de l'action climat des entreprises. En effet, si les grands donneurs d’ordre dépendent de leurs fournisseurs pour la continuité de leur activité, ils en dépendent tout autant pour atteindre leurs objectifs climats. Cette nouvelle interdépendance donne lieu à des cadres de dialogue et de soutien mutuel qui modifient largement la relation client-fournisseur. 

Depuis 2018 et la publication du rapport spécial 1,5 °C du GIEC, de nombreuses grandes entreprises se sont engagées à atteindre des objectifs ambitieux dans le cadre d'une "course vers le net-zéro" sans précédent. Selon la Science-Based Target Initiative, 2 300 entreprises se sont engagées à atteindre des objectifs compatibles avec la science. 1 700 d’entre elles ont fait le promesse d'émissions nettes nulles, ou net zéro. Mais après l'annonce des grands objectifs, les chefs d'entreprise ont pris conscience du rôle clé que jouent les fournisseurs dans la réalisation de ces objectifs. 

De nombreuses petites et moyennes entreprises ont donc vu les objectifs de leurs clients se répercuter sur leurs activités. Problème: Bien souvent, elles ne savent pas à quoi correspond un scope, un facteur d’émission, ou une trajectoire 2°C. 

Toute entreprise qui propose un produit fini à la vente et qui s'intéresse à son empreinte carbone sait que les deux tiers de ses émissions proviennent de ses fournisseurs. La responsabilité est à double sens: chaque client est responsable de ce qu'il achète et chaque fournisseur transmet une partie de son empreinte carbone à son client. Ce partage de la responsabilité nécessite une coopération à grande échelle tout au long de la chaîne de valeur. En d'autres termes, les grandes entreprises manufacturières n'atteindront pas leurs objectifs en matière de climat si leurs fournisseurs n'adhèrent pas à leur propre stratégie de décarbonation et ne développent pas la leur. 

Le niveau de maturité est un défi majeur dans l'engagement des fournisseurs. Une feuille de calcul Excel et un coup de téléphone ne suffisent plus. La digitalisation a un rôle clé à jouer ici.  

Les donneurs d’ordre deviennent des prescripteurs d’action climat et aident les petites entreprises à mettre un pied dans le monde du carbone, puis deux. C'est pourquoi exiger des fournisseurs qu’ils partagent leurs données carbone et s’engagent sur une trajectoire 2°C n’est plus suffisant. Les grandes entreprises ont le devoir d’offrir à leurs fournisseurs les meilleurs outils d'engagement dans une stratégie climatique de long terme. 

La bonne nouvelle, c'est que les plateformes de gestion du carbone telles que Sweep offrent un moyen beaucoup plus convivial et pratique de mesurer et de réduire les émissions générées par votre chaîne de valeur.

Voici nos conseils, étape par étape, pour engager vos fournisseurs et organiser une gouvernance climatique couvrant l'ensemble de votre chaîne de valeur :

  • Cartographiez vos fournisseurs et organisez-les par catégories : typologies d'achat, intensité carbone, géographies, etc. 

  • Adoptez le Principe de Pareto et soyez stratégique. Utilisez les données d'émissions basées sur les dépenses pour vos plus petits fournisseurs (80 %).

  • Soyez précis là où ça compte vraiment. Envoyez des questionnaires personnalisés aux 20 % de fournisseurs qui représentent 80 % de votre empreinte carbone.

  • Fixez des objectifs de réduction communs avec vos fournisseurs et définissez des initiatives de décarbonation.

  • Engagez vos fournisseurs dans une saine compétition en classant leur niveau d’action.

Bien entendu, la clé pour atteindre tous ces objectifs est la capacité à convaincre vos fournisseurs de la nécessité de prendre des mesures en faveur du climat. Il est important de leur faire comprendre que dès qu'ils agissent, leurs données carbone notamment les émissions de CO2 par produit vendu valent leur pesant d'or.

Ce facteur d’émissions réel et personnalisé leur donnera un avantage concurrentiel indéniable lorsque les clients commenceront à comparer les émissions de carbone des produits qu'ils achètent. En résumé, le fournisseur prend un risque business s’il ne s’engage pas dès aujourd’hui dans une amélioration de son empreinte carbone. À l'inverse, il a une réelle opportunité de conquérir de nouveaux marchés en se mobilisant.  

Mettez à la disposition de vos fournisseurs un outil qui intègre toutes les étapes d'un parcours climatique – mesure, réduction, contribution, reporting – et qui est capable de proposer des processus de validation et de progrès. Ce faisant, vous favorisez l'action climat dans toute votre chaîne de valeur, tout en créant de nouvelles opportunités commerciales. 

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A retenir

Une gouvernance solide renforce la collaboration entre les différentes parties prenantes, soutient l'orientation stratégique de votre entreprise et garantit la réalisation des objectifs. Appliquée à l'action climat, la gouvernance devient une arme redoutable d'efficacité pour atteindre la neutralité carbone à l'échelle mondiale – un projet collectif qui est bien plus que la somme de ses parties. En d'autres termes, aucune entreprise ne s'alignera sur un monde neutre en carbone si son voisin ne l'est pas également.

Cette interdépendance de l'action climat doit être prise en compte dans toutes les formes de collaboration sur le climat. La solidarité est cruciale tout au long de la chaîne de valeur, les leaders soutenant les retardataires. 

La course vers le net zéro mondial ne sera jamais gagnée par une seule entreprise. Nous ne pourrons réussir qu'ensemble.